Taxage et prévention, une lutte à finir

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Date de publication

mercredi 03 mars, 2004

Par un beau mercredi matin de tempête, j’entre dans une classe de sixième année de Saint-Léonard, accompagnée de Claire et Réal, deux policiers, agents sociocommunautaires qui viennent pour expliquer comment réagir en cas de taxage. Je m’attendais à voir les enfants impressionnés par les uniformes ou au moins agités mais non; ils répondent aux questions des agents comme à des visiteurs familiers. Visiblement, la classe se souvient de la dernière visite. Réal m’explique que dans chaque poste, les agents peuvent choisir leur démarche et qu’eux considèrent essentiel d’aller directement à la rencontre des petits citoyens.

 

Ce qui intrigue le plus les enfants, c’est plutôt la journaliste qui, en arrière, tente de se faire discrète en prenant des notes comme une écolière. Un petit garçon étonnant et aux yeux qui brillent d’intelligence vient me demander : « Vous allez me citer, madame, dans votre article? » Je ne sais trop que répondre. Toutefois, cette visite me laisse une bonne impression, car les diverses rencontres avec les professionnels qui ont accepté de me rencontrer m’ont convaincue que l’approche des différents intervenants s’annonce claire, cohérente et orientée vers des objectifs bien définis.

 

Collaboration et collectivité

Tous ces intervenants font d’ailleurs référence aux mêmes statistiques, issues vraisemblablement de la même étude . Il faut dire que ces statistiques concernant les vols qualifiés perpétrés par et contre des enfants suffisent amplement pour frapper l’imagination : 11 % des jeunes avouent avoir déjà été victimes de taxage et 62 % s’en disent affectés, de près ou de loin. Richard Desjardins est un des collaborateurs à cette étude et coordonnateur à la maison de jeunes Kekpart, à Longueuil. Cet organisme a créé plusieurs programmes d’aide aux mineurs aux prises avec les problèmes liés à la criminalité (prostitution, gangstérisme…). Il me raconte que la grande majorité des jeunes qu’il aide se promènent avec une arme blanche dans leur pantalon, ce qui ne rassure pas trop non plus! Une telle affirmation, si peu réjouissante soit-elle, s’accorde assez bien avec le fait que la criminalité, qui diminue dans l’ensemble de la population, augmente chez les jeunes, pourtant de moins en moins nombreux.

 

Difficile cependant de juger s’il s’agit d’une augmentation ou d’une diminution du taxage, celui-ci ayant été jusqu’ici un terme utilisé avant tout par les jeunes, comme celui de « piquer », pour distinguer leurs délits de ceux des adultes Ce n’est que depuis quelques années que le taxage est traité comme une problématique distincte et l’étude citée s’avère une des premières sur le sujet. Quoi qu’il en soit, les campagnes de sensibilisation informent maintenant les jeunes du fait que le taxage est considéré comme une forme d’intimidation ayant des conséquences légales.

 

Tout en reconnaissant, dans la plupart des cas, les efforts de leurs partenaires communautaires, ces intervenants s’entendent aussi sur les points à améliorer. Les agents sociocommunautaires de Saint-Léonard, tout comme des organismes tels que Objectif Sécurité Action, qui tente de d’amener la population d’Anjou à entreprendre des démarches visant à prévenir la violence et la criminalité et fournit des instruments pouvant être utilisés dans les écoles du quartier pour la sensibilisation au taxage, organisent ou se montrent disponibles à organiser des activités également pour les parents. Leurs initiatives les conduisent toutefois à constater que si les projets concernant les jeunes semblent sur la bonne voie, les parents, quant à eux, semblent encore se laisser tirer l’oreille lorsque surviennent des occasions de se familiariser avec cette problématique. Selon Coryne Lupede-Brouta, une des responsables de l’organisme Objectif Sécurité Action, il est probablement difficile, comme parent, d’admettre que ses enfants puissent être victimes d’un tel crime, et encore davantage qu’ils puissent en être la cause. L’idée elle-même semble avoir quelque chose de paralysant.

 

Le danger de la banalisation

De telles appréhensions peuvent amener les parents à chercher à minimiser le phénomène. Pourtant Réal, de la police de quartier, identifie la banalisation comme étant le principal problème auquel peut se confronter la victime qui accepte de dénoncer. C’est pourquoi, en cas de dénonciation de crime, les intervenants policiers ou communautaires s’engagent alors à croire l’enfant et à intervenir au plus vite auprès des taxeurs afin de pouvoir soutenir la victime et la protéger. Selon eux, prêter l’oreille et ouvrir une enquête au risque de découvrir qu’il s’agit d’un mensonge ou d’une exagération implique des conséquences beaucoup moins graves que de mettre en doute la parole de la victime.

 

Cette appréhension se reflète aussi dans les questions de la classe de sixième. « Si on se plaint, pour nous ou pour une amie, et que l’on n’est pas cru, qu’est-ce qui va nous arriver? » demande une petite fille. Et elle n’est pas la seule qui se questionne et reste craintive. Coryne Lupede-Brouta, en œuvrant au sein de l’équipe qui a créé le programme Raconte-moi qui tu es, visant à contrer le taxage, est en mesure de voir les conséquences de ces craintes. Elle mentionne que des sondages anonymes lui ont appris qu’à Anjou, 18 % de jeunes avaient été témoins ou victimes de taxage alors que pour une même période, au sein d’une population de plus de 1000 jeunes, dans les écoles environnantes, seulement 5 avaient porté plainte pour ce crime.

 

Si, de plus, l’enfant est souvent témoin ou victime de scènes de violence ou d’intimidation, à la maison ou ailleurs, il lui sera d’autant plus difficile de croire en son pouvoir de dénoncer. Certains psychologues scolaires remarquent en effet que la compréhension que certains jeunes ont acquise de la justice ne correspond souvent que très peu à celle que l’école tente de leur inculquer.

 

Pourtant, monsieur Desjardins constate que les profils des familles des taxeurs et de leurs victimes peuvent varier et que l’influence des pairs joue également un rôle significatif. Les écoles peuvent aussi avoir leurs raisons de minimiser l’impact de l’intimidation. La littérature rapporte à pleines pages des exemples de situations où les écoles ont préféré préserver leur image qu’admettre les cas d’intimidation qui se déroulaient sous leurs yeux. Souvent, malheureusement, de telles situations laissent finalement croire au jeune que c’est plutôt sa dénonciation qui perturbe, et non l’intimidation. Monsieur Desjardins croit aussi que les cours d’école regorgent de cas de non-respect qui se déroulent sous le nez des surveillants. Le policier Réal Charland relate quant à lui qu’il y quelques années, la mode chez les préadolescents était aux PI (physical initiations) : les anciens de l’école s’amusaient alors à entourer spontanément un plus jeune pour lui faire passer un mauvais moment. « Il a fallu expliquer que ce qui est perçu comme un jeu n’est pas ressenti de la même manière par celui qui le subit. »

 

La prévention

Mais vu la gravité des cas, les maisons de jeunes comme Kekpart concentrent souvent leurs efforts vers les cas de nature criminelle. Et lorsqu’on arrête le jeune taxeur, qu’est-ce qui le motive, ensuite, à arrêter ses méfaits? « Une fois que le jeune a un casier judiciaire et que les parents sont avertis, le jeune ne peut plus vraiment continuer et cela peut convaincre aussi son entourage d’être plus prudent », me répondent tous les intervenants. Ils précisent aussi qu’après dénonciation, les récidives sont extrêmement rares. Bravo! Mais que se passe-t-il lorsqu’il ne saurait être question de casiers judiciaires?

 

Il demeure étonnant de constater que le principal message d’autant d’organismes voulant se consacrer à la prévention est de réagir le plus tôt possible… après qu’un acte a été commis. Pourtant, tout ce beau monde s’entend pour dire que l’intimidation sans extorsion, par laquelle le jeune est poussé à s’isoler et perd sa crédibilité aux yeux des autres, est souvent la première étape vers le taxage.

 

Par ailleurs, les agents sociocommunautaires soutiennent qu’un jeune qui ne trouve pas de réponse à l’école peut faire appel à eux, même s’il ne s’agit pas de crime ou de plainte officielle. Ils affirment avoir déjà traité quelques cas de harcèlement qui se sont conclus par une rencontre bien encadrée entre les parties et une lettre d’excuses. La victime doit cependant avoir des éléments pour soutenir ce qu’elle avance, ce qui n’est pas toujours facile lorsque l’affront reste de nature psychologique.

 

Les parents, quant à eux, devraient tenter d’ouvrir le dialogue si leur enfant marque un brusque changement d’humeur et d’attitude et si, soudainement, il ne veut plus aller à l’école, s’il voit ses résultats chuter, ne reçoit plus d’invitation et n’invite plus. Dans le cas du taxage, les blessures et les effets personnels qui disparaissent sont également un signe à surveiller. À la fin du primaire, ce sont surtout l’argent du lunch et les effets personnels qui s’avèrent convoités, alors que les taxeurs du secondaire s’intéressent davantage à l’argent, aux cartes, aux passeports ou aux biens illicites (comme la drogue).

 

Pour arriver à rejoindre l’enfant, plusieurs films, et même un jeu de société nommé Guet Apens, ont été conçus ces dernières années. Monsieur Desjardins émet néanmoins quelques réserves : même en présence de signes clairs, essayer d’obtenir de gré ou de force des réponses d’un enfant déjà terrorisé ou tenter de s’immiscer dans le jardin secret d’un enfant qui ne se sent pas prêt à revivre les humiliations qu’il a rencontrées, n’apporte habituellement pas beaucoup de résultat. Cet intervenant conseille alors de prendre son mal en patience et de se montrer disponible. Son expérience lui a appris que, même si les jeunes viennent souvent à la maison de jeunes Kekpart pour obtenir de l’aide ou manifester leur malaise, il peut s’écouler plusieurs mois avant qu’un jeune accepte de se confier.

 

Bien sûr, en tout temps, se montrer à l’écoute de son enfant, tenter d’organiser avec lui des activités qui le valoriseront, sont toujours des attitudes louables, voire essentielles; pourtant, il se peut que dans une situation de taxage, les parents doivent pousser encore plus loin la compréhension. Le taxage étant un acte grave, l’enfant qui le subit autant que celui qui en est l’auteur peut craindre l’intensité ou le type de réaction de ses parents qui l’apprendraient. Les intervenants encouragent aussi les jeunes à connaître les ressources offertes en milieu scolaire, dans les CLSC et dans les centres Jeunesse, et à chercher une autre oreille plus attentive si la première ne l’est pas. Pour bien des raisons, l’enfant choisit parfois de se confier plutôt à un ami ou à un autre adulte significatif. Le parent aura alors avantage à accepter cette blessure à l’orgueil qu’est le choix d’un autre confident, s’il ne veut pas fragiliser le lien de confiance que l’enfant cherche encore à établir avec son entourage.

 

Le débat sur l’aide à la victime

Tous s’entendent cependant pour dire que la première étape nécessaire pour réduire la vulnérabilité au taxage est d’aider l’enfant à construire sa confiance en ses propres capacités ainsi que sa faculté à gérer des frustrations. En effet, il n’est plus question d’associer la victimisation de l’enfant à de simples éléments extérieurs. Il peut bien arriver que certaines cultures éduquent un peu plus de manière à éviter le conflit à tout prix ou encore qu’une jeune victime se soit souvent retrouvée au mauvais moment au mauvais endroit. Cependant, d’après les experts, le harcèlement sur une base continue dépend beaucoup plus de l’identification de la fragilité de la victime par ses tourmenteurs que du reste. Naturellement, ce qui est le défi d’une vie ne peut pas s’apprendre en quelques rencontres de sensibilisation.

 

Le programme Raconte-moi qui tu es favorise néanmoins une approche qui intègre l’apprentissage de méthodes de gestion de conflits à l’éducation scolaire des jeunes d’Anjou. L’objectif du programme est d’apprendre à montrer son assurance et à désamorcer le conflit dès le départ, ce qui réduit de beaucoup les chances de le voir tourner en sa défaveur. La sensibilisation au sort des victimes est en effet de plus en plus utilisée, surtout avec les mineurs. Selon cette approche, dans les cas d’intimidation moins graves, les intentions et les impressions de chacun ont avant tout besoin d’être clarifiées. Même dans les cas plus graves, la victime qui parvient à se faire entendre peut parfois contribuer à aider l’agresseur à prendre conscience de ce qu’il fait subir et la victime, à prendre conscience de sa capacité de s’affirmer.

 

Mais cette vision des choses ne reçoit pas l’adhésion absolue des intervenants et encore moins des parents. Les agents du poste de Saint-Léonard affirment que les rencontres doivent être très bien encadrées et, même dans ces conditions, ils refusent parfois d’organiser la rencontre lorsque la bonne foi ne semble pas au rendez-vous. Monsieur Desjardins considère aussi que le processus de dénonciation et une bonne réflexion doivent être entamés avant qu’une telle discussion puisse avoir des effets bénéfiques.

 

Mais cette attention portée aux deux parties soulève parfois un débat encore plus profond. Doit-on vraiment se pencher sur le sort de la victime d’un crime violent et pourquoi lui demander de modifier son attitude si on ne la tient pas responsable de ce qui est commis? La tendance des services communautaires, en ce moment, est plutôt de soutenir la victime dans le processus qui va de la dénonciation à la guérison, en passant par le recours aux tribunaux. Les taxeurs étant portés à récidiver, la personne qui dénonce ne le fait pas seulement pour elle mais au nom de tous ceux à qui elle évitera de vivre dans la peur. La victime qui fut confrontée souvent trop longtemps, en silence, à la peur, à l’humiliation et à la honte risque d’avoir besoin d’aide pour affronter la sienne.

 

Madame Lupede-Brouta comprend quand même l’attitude des parents qui n’aiment pas l’idée que l’on identifie leur enfant à un problème ou qu’on le « traite ». Mais elle propose une autre façon de voir les choses car, selon elle, outiller un enfant n’est pas nécessairement remettre son action en cause : « C’est comme une victime de viol qui décide de prendre un cours d’autodéfense, cela n’en fait pas une coupable pour autant! »

 

Du taxé au taxeur

Cette prévention peut donc permettre d’aider l’enfant avant et après l’événement, mais que faire pendant? Les policiers de ma classe de sixième exhortent les jeunes à donner ce qu’on leur demande, afin d’éviter les blessures, et à aller ensuite chercher du secours. Cependant, ceux-ci ne se laissent pas convaincre si facilement. Chacun parle des gestes qu’il poserait jusqu’à ce que leur professeur ferme le débat en disant : « Vous vous prenez pour des supermans, dans la réalité, cela ne se passe pas comme cela. »

 

Mais la gentille institutrice ne détient peut-être pas, elle non plus, l’absolue vérité, car il arrive, paraît-il, que des victimes qui ne voient pas d’autres issues finissent par utiliser la force, et des études révèlent que, malgré tous les risques que cela comporte, le traumatisme de ceux qui se défendent est souvent moins grand que celui de ceux qui se sont laissé battre . Il peut même arriver, bien que les avis soient partagés à ce sujet, que des jeunes, opprimés par les taxeurs, pour qui la dénonciation n’apparaît pas comme une issue, décident un beau jour d’inverser les rôles et de devenir taxeurs à leur tour.

 

Les musiciens du disque Kekpart dans l’ombre, produit par la maison de jeunes du même nom et conçu dans le but d’amener les jeunes ex-taxeurs et taxés à collaborer ensemble, résume même la situation en ces termes : « (…) t’as le choix entre pleurer sur ton sort à chaque soir ou faire un homme de toi et faire la suite de l’histoire (…) ». Les résultats des récentes études reflètent aussi cette réalité en nous apprenant que même si les taxeurs ont souvent déjà été taxés, ils se montrent beaucoup moins craintifs de se faire intimider que les autres victimes ou témoins du taxage . Pourtant, intimidateurs et victimes gardent des profils très similaires en ce qui concerne la difficulté de trouver les bons moyens pour s’affirmer et gérer leurs frustrations. Ces données nuancent alors l’image que l’on peut se faire du taxeur, pour qui, en fait, l’appât du gain est rarement la première motivation.

 

La place des garçons

Mais que cherchent-ils, au juste, ces taxeurs? Les écoliers insistent pour qu’on leur explique. Les intervenants aussi tiennent à comprendre. Il ne s’agit pas pour eux de rendre le taxage plus acceptable mais de trouver le moyen de briser le cycle.

 

D’après monsieur Desjardins, on trouve parmi les taxeurs des jeunes influençables, mais aussi plusieurs enfants très brillants qui n’arrivent cependant pas à intégrer leur ingéniosité dans les rouages du système officiel. Pour la plupart, ils seront également capables d’empathie avec leur victime s’ils se trouvent plus tard confrontés à leurs actes. Monsieur Desjardins m’apprend également que les jeunes délinquants développent aussi leur propre hiérarchie, souvent mieux organisée que celle des réseaux de délinquants adultes. Madame Lupede-Brouta émet même l’hypothèse que, en plus d’aider à vaincre la peur et à établir son pouvoir, le taxage pourrait apparaître à certains jeunes qui se sentent maltraités par la vie comme une façon de « rétablir une justice » en créant leurs propres règles d’équité.

 

Les statistiques révèlent également que, si les filles sont les premières à craindre les taxeurs, les victimes et les agresseurs seraient surtout des garçons. Les filles, quant à elles, opteraient pour une violence psychologique, plus discrète et moins confrontante pour le système éducatif.

 

Je regarde alors ma petite classe de sixième, où chacun parle à son tour, et je me dis que l’enseignante qui doit se montrer sensible aux politiques sur l’intimidation en même temps qu’aux nouvelles tendances qui exigent de laisser plus de place aux garçons à l’école, avec leur besoin de hiérarchie, de compétition et de confrontation physique, a tout un défi devant elle…

 

Ces principes ne seraient-ils pas contradictoires? « Pas du tout, c’est exactement le même combat, me répond-on; les jeunes ont besoin de se mesurer les uns aux autres dans un contexte sain. Tout le monde s’en rend compte et lorsqu’on leur en donne l’occasion, cela fonctionne; mais au lieu de cela, dans les écoles, on coupe les cours d’éducation physique. On a recommencé, ces dernières années, à redonner des formations spécialisées dans les domaines qui accrochent vraiment les jeunes (sport-études, art-études) mais seulement pour les groupes d’élite et les étudiants déjà bien encadrés. » D’autres ajoutent : « La population vieillit, la présence des jeunes dans les parcs, et les parcs eux-mêmes, effraient ou dérangent. De plus, l’individualisme des grandes villes nous porte à croire que nous faisons pour le mieux en nous mêlant de nos affaires lorsque nous nous retrouvons face à un méfait ». Ce faisant, nous donnons à bien des jeunes l’exemple de la complicité silencieuse. Bien sûr, il n’est pas question pour aucun de ces intervenants urbains de retourner en arrière, mais tous tentent quand même de s’attaquer au problème du taxage en passant ouvertement par le resserrement des liens sociaux, que ce soit entre les jeunes, entre les adultes ou entre le public et les services communautaires.

 

Madame Lupede-Brouta énonce même, avec un peu de nostalgie, le cas d’une ville où les adultes avaient passé un accord pour se donner le droit d’intervenir auprès des enfants des autres s’ils les voyaient poser un acte répréhensible. Mais oublions un instant les utopies et repensons plutôt aux réussites, aux enfants sages et aux joyeux matins de tempête. Je me rappelle surtout de toi, petit garçon dont j’ignore le nom et qui pourtant brillait parmi les autres; peut-être la vie ne t’ouvrira-t-elle pas une voie toute tracée mais au moins, comme tu me le demandes, je te garde une petite place sur ma page blanche…

 

Un merci des plus chaleureux aux intervenants :

Réal Charland et Claire Levac, poste de quartier 42, 5555, rue Jean-Talon Est, Montréal

Richard Desjardins, Maison de jeunes Kekpart, 1000, boul. Roland-Therrien, Longueuil

Coryne Lupede-Brouta, Objectif Sécurité Action (OSA), 8664, avenue Chaumont, Anjou

 

Ressources utiles :

À lire : Maria G.R. Robichaud. L’Enfant souffre-douleur, Montréal, éd. de l’Homme, coll. Parents aujourd’hui, 2003, 170 p. : un bon livre qui vulgarise le phénomène de l’intimidation mais qui aborde peu le taxage

Sarah Lawson. Votre enfant est-il victime d’intimidation? (Helping Children Cope With Bullying), trad. de Jacques Vaillancourt, Montréal, éd. de l’Homme, 1996, 158 p. : ouvrage un peu vieilli mais encore adapté au problème

 

Le jeu Guet Apens : de 10 ans à adultes, disponible à la maison de jeunes Kekpart et à Objectif Sécurité Action

Le disque Kekpart dans l’ombre : texte très cru, intéressant mais déconseillé aux jeunes enfants, disponible à la maison de jeunes Kekpart

Le programme Raconte-moi qui tu es (OSA) : programme destiné aux parents et qui vise à augmenter leurs compétences parentales et personnelles, ainsi qu’à les sensibiliser aux problèmes liés à l’intimidation, au taxage, etc., disponible à Objectif Sécurité Action

 

Sites Web :

www.rcmp-grc.gc.ca : pour informer les adultes

www.maisonsdejeunes.qc.ca : pour les jeunes

www.osa.qc.ca : prévention de la violence et de la criminalité

www.spcum.qc.ca : informe au sujet des services offerts par la police de Montréal

 

Services d’aide :

Tel-Jeunes : (514) 288-2266

Jeunesse j’écoute : 1 800 668-6868

CAVAC (Centre d’aide aux victimes d’actes criminels) : (514) 277-9860