Lorsqu’un enfant se sent utile…

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Date de publication

mercredi 03 mars, 2004

Ressource

Olivier Béraneck

Lorsqu’un enfant se sent utile, il découvre en lui toute sa force et sa beauté intérieure. Et c’est alors qu’il commence à aligner sa manière de vivre pour retrouver ce sentiment. C’est ce que l’on appelle développer ses hauts instincts. Pour cela, il s’agit à nous, parents, éducateurs, adultes, de les aider à cheminer dans cette recherche.

 

Dans la société d’aujourd’hui où le rythme de vie est effréné, les pollutions visuelles, sonores, alimentaires, psychologiques, physiques, rythmiques sont devenues une préoccupation majeure. Le bruit et la violence sont devenus des éléments quotidiens au sein même des écoles. Il est urgent de donner à nos enfants les possibilités adéquates de grandir pour un monde meilleur. Dans le climat explosif de libération des mœurs, les enfants trouvent naturel de développer leurs bas instincts. Toute liberté leur est donnée. Leur nature passionnelle n’est pas bridée. On cultive l’individualisme au lieu de la fraternité. On stimule l’ego au dépend de l’amour. La recherche de l’autonomie a été remplacée par l’assistanat. Les enfants n’apprennent pas beaucoup à se discipliner et à utiliser leur créativité. Ils se retrouvent vite désemparés, incapables de choisir une voie et de s’y maintenir. L’ère du zapping est devenu roi.

 

Une solution : maintenir un rythme, essentiel pour l’éducation

Il est souvent difficile de prendre le temps. Ralentir notre rythme est une chose qui n’est pas si facile. Il faut beaucoup de discipline. Il nous faut utiliser la puissance de notre volonté et la clarté de notre esprit. C’est le stress qui voile en nous ces possibilités. Nous apprenons à aimer son prochain, nous parlons de respect, mais lorsqu’un enfant veut aider l’aveugle, ou le mendiant, on n’a pas le temps… Il est essentiel pourtant d’insuffler des rythmes adaptés à l’enfant et de les maintenir. Ce qui bouleverse la vie des enfants est souvent la rupture des rythmes… Il doit constamment chercher ses repaires. Un rythme maintenu, à sa mesure, lui permet d’exprimer ce qui l’anime au plus profond de lui-même. Par cette manière d’agir, l’enfant développe sa confiance en soi. Il se rend autonome et responsable.

 

Un jour, mon plus jeune m’a fait remarqué que ce n’était pas si grave, alors que je m’apprêtait à réprimander son grand frère d’avoir encore une fois renversé son verre de lait. Ce jour, j’ai accepté de voir mes enfants là où ils sont et je me suis mis à respecter leur rythme, et à leur parler de mes limites et de mon propre rythme. Ainsi, lorsqu’ils partent à l’école maintenant, ce n’est plus dans un climat de stress « vite vite vite ». Nous avons trouvé la solution des matins d’école. Le réveil sonne 15 minutes plus tôt. Et chacun peut y aller à son rythme, respectant l’objectif que je me suis assuré de bien faire comprendre : l’importance d’arriver à l’heure à l’école.

 

Nous pouvons réveiller les valeurs qui font de nous des êtres meilleurs, telles l’entraide, le partage, la responsabilisation, le respect de la différence... Nous pouvons restaurer ces valeurs dans une forme adaptée au monde d’aujourd’hui. Nous pouvons aussi aider nos enfants à percevoir ces puissances qui les animent et les aider à les utiliser. Ceci est notre choix.

 

Olivier Béraneck est préparateur énergétique et instructeur d’art martial – Chindaï