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Date de publication

dimanche 15 août, 2004

Ressource

Chantal Dézainde

Q. Mon enfant se dévalorise constamment. Quand il rentre de l’école, ou du camp de jour, il me dit qu’il est stupide et qu’il ne fait jamais rien de bon. Comment l’aider à avoir une meilleure estime de lui-même ?

 

R. L’estime de soi est un concept dont tout le monde parle mais qui, au fond, est bien méconnu. Malgré ce qu’on entend dans les tribunes, l’estime de soi ne se construit pas à grands coups d’encouragements, de tapes dans le dos ou de compliments gratuits. La construction de l’estime de soi est un processus au cours duquel l’enfant doit être proactif, où son entourage joue un rôle de soutien et de guide.

 

Lorsque notre enfant rentre de l’école et se qualifie de « stupide » et de « bon à rien », notre réflexe de parent aimant est de lui répondre que ce n’est pas vrai, qu’il est très intelligent et qu’il accomplit beaucoup de belles choses, exemples à l’appui. Le petit fil d’argent qui nous lie à notre enfant est très puissant et lorsque ce dernier se dévalorise, cela nous atteint personnellement. Malgré le fait que nos intentions soient bonnes, nous n’avons en rien contribué à son estime de lui-même en le gavant de compliments dans le seul but de nier son sentiment de dévalorisation.

 

Quoi faire, alors ? Accueillez son sentiment. Votre enfant n’a pas été entendu. Il vous dit qu’il se sent inadéquat et vous lui répondez (par amour) qu’il est le meilleur. Essayons plutôt la formule suivante : « Tu te sens stupide, ça ne doit pas être un sentiment très agréable. Que s’est-il passé ? » Votre enfant éprouve un sentiment avec lequel il est difficile de composer. Pour l’aider à se construire de façon positive, il est primordial de l’accompagner. S’il vous répond, par exemple, qu’il a raté un test de dictée ce jour-là, loin de laisser passer cette occasion, vous devez la saisir au vol et lui dire : « Ah ! Oui, je comprends. Tu es déçu d’avoir raté ton test. Qu’est-ce que tu pourrais faire pour ne pas rater la prochaine dictée ? » Il vous répondra sans doute qu’il pourrait étudier ses mots (ce qu’il n’avait pas fait) et peut-être même se pratiquer avec vous ! La moitié du chemin est accomplie. Vous avez écouté son sentiment au lieu de le nier et vous l’avez impliqué dans le processus en lui demandant de trouver des solutions à son problème.

 

Au test suivant, il sera fier d’avoir mieux réussi que la fois précédente. Pourquoi ? Grâce à lui. Il se sentait inadéquat, il a trouvé des solutions, les a mises en application et récolte donc le fruit de ses efforts. Vous l’avez accompagné dans le processus et, par le fait même, avez contribué à construire une image plus positive de lui-même. Bravo ! C.D.

 

Chantal Dézainde, Ph.D., ps.ed.
Psychoéducatrice

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